Mesure compensatoire protection contact indirect en schéma TN et IT

Bonjour

Je viens vers vous afin de vous faire partager une de mes interrogations concernant la protection contact indirect des circuits en schéma TN et IT.

On apprend à l'école et au sein des organismes de contrôles que, en schéma TN et IT, au cas ou la protection contact indirect par l'élimination du courant de défaut ou de double défaut par les protections surintensités ne serait pas effective, soit à cause d'un seuil magnétique trop élevé dans le cas d'un disjoncteur ou soit d'un temps de coupure par fusibles trop long, une des solutions pour pallier à ce problème est de créer au niveau du récepteur une liaison équipotentielle supplémentaire dite LES.

Si l'on se bornent uniquement à vouloir régler le problème du contact indirect, ce raisonnement est juste, car effectivement, la LES ramène en théorie la tension présumée de contact au niveau du récepteur concerné à 0 V. Oui mais voila, quid de la protection court-circuit ?

La LES n'ayant aucun impact sur la valeur du courant de défaut, il subsiste alors néanmoins un danger pour l'installation, car le temps d'élimination du courant de défaut par la protection surcharge de la protection surintensité amont risque d'être trop long et de faire dépasser la contrainte thermique des conducteurs qui subissent le courant de défaut.

Personnellement, je ne préconise jamais la solution de faire uniquement une LES quand je suis face à ce cas de figure. Je demande soit de diminuer le réglage magnétique (à éviter pour l'alimentation des moteurs), soit d'augmenter la section des conducteurs, ou soit d'installer un dispositif différentiel (sauf en TN-C bien entendu). Descendre le calibre des fusibles, surtout quand ce sont des types Gg j'évite, mais bon.

Qu'en pensez vous ?

Cordialement

Bonjour José,

Je comprend ton raisonnement qui est celui d'un contrôleur que j'ai été pendant plusieurs années. Maintenant étant passé de l'autre coté (obscure ??? ) en tant que concepteur, mon raisonnement est différent.
Dans le cas de la protection contre les contacts indirects, si celle ci ne peut pas être assurée par le dispositif de protection contre les surintensités, je vais prévoir une LES (que nous généralisons de toute manière sur les tableaux et les gros équipements) + la mise en place d'un différentiel, surtout sur les circuits terminaux qui sont le siège de beaucoup de défaut et soumis à plus d'évolution "non contrôlées" (rajout d'équipement, extensions, dégradations, ...).

Concernant la protection contre les courts-circuits mini, je reste sur ce que demande la norme ; si je ne peux pas agir sur la protection magnétique je m'assure que la protection surcharge assurera cette coupure sans que la contrainte thermique du câble soit dépassée.
Je ne vois pas d'autre solution notamment dans le cas de source d'alimentation avec un courant de court-circuit très faible. Par exemple, en aval d'ASI de quelques kVA.
De plus si j'ai besoin de sélectivité entre les différents niveau de distribution, je ne peux pas trop intervenir sur les protections magnétiques comme je voudrai, au risque de devoir surdimensionner les installations. Donc assez souvent, lorsque je suis confronté à de grande longueur de circuit, je compte sur les protections surcharge pour éliminer le défaut qui pourrait survenir en bout de circuit.

Par contre, pourquoi parles tu de différentiel dans ce cas ? Je ne vois pas quel peut être leur rôle dans la protection contre les court-circuit ?

Bonjour Thierry

Je comprend bien ton point de vue.

Je pensais bien que le terme "court-circuit" allait faire réagir. Comme je suis assez scolaire dans mes raisonnements, je considère qu'un courant de défaut dans le cas d'un schéma TN ou ITSN (surtout d'un TN ou d'un ITSN) à quasiment les mêmes effet d'un court-circuit "classique" compte tenue de la surintensité importante qui peut en résulter. De toute manière, en TN-S par exemple, un courant de défaut est un court circuit monophasé limité par l'impédance de la boucle du circuit de protection. Un différentiel ne peut évidemment rien contre un court-circuit phase neutre ou phase phase. C'est entendue. Le SLT n'influe en rien sur ce type de défaut.

Faire le pari de la protection surcharge est assez risqué car, étant assez puriste, j'ai parfois visualisé les courbes de déclenchement pour voir si ça collait avec la contrainte thermique. Les résultats étaient souvent très justes. Donc, prudence avec ce type de raisonnement !

Ce que je reproche à cette préconisation qui consiste à demander une LES pour satisfaire la protection contact indirect, c'est le risque que d'une manière indirect, elle fasse éluder le problème de la protection des canalisations contre les effets des courants de défaut à la terre en schéma TN ou IT.

Cordialement

josé garcia a écrit:

Ce que je reproche à cette préconisation qui consiste à demander une LES pour satisfaire la protection contact indirect, c'est le risque que d'une manière indirect, elle fasse éluder le problème de la protection des canalisations contre les effets des courants de défaut à la terre en schéma TN ou IT.

Mon opinion ; la priorité est la sécurité des personnes, donc qu'en cas de défaut la tension de contact soit la plus basse possible grâce à la LES. Les effets thermiques du défaut sur les canalisations électriques sont secondaires ...